6 nov. 2014

« Jaurès ! Il parlait pas comme vous » une habitante de Carmaux à François Hollande

Ainsi donc les caciques du PS se sont gaussés, cette année, à fêter en grandes pompes celui dont ils ont détruit le mythe à petit feu, à savoir le grand chantre du socialisme français Jean Jaurès.
Celui-ci assassiné le 31 juillet 1914 par Raoul Villain au café du Croissant, présente à lui seul toutes les contradictions du PS où forfaitures et luttes de pouvoir passent bien avant les idées humanistes du Grand Homme. Mais que ne ferait-on donc pas le PS actuel pour récupérer la figure tutélaire de la gauche et fondateur de l'Humanité ?
Et pourtant, l'assassinat de Jaurès arrangea d'abord les membres de la SFIO de l'époque peu enclins à suivre l’icône dans cette dénonciation de la guerre de 14 qui arrivait et allait forcément avoir des répercussions tragiques sur le « petit peuple », préoccupation principale du leader socialiste.
Englués dans leur envie d'adhérer à l' « Union sacrée », et prêts à fricoter avec la droite, les responsables politiques de la mouvance socialiste ne virent finalement pas d'un mauvais œil l'acte criminel de Villain car au final celui-ci leur enleva une bien belle épine du pied.
La première guerre Mondiale éclata peu après et politiciens de gauche comme de droite conduisirent à l'abattoir 1 700 000 de nos compatriotes.
La preuve en est que Villain fut tranquillement acquitté à son procès en 1919, il fut reconnu parfaitement innocent de toutes les charges qui pesaient contre lui !, l'un de ses défenseurs était d'ailleurs un ancien député socialiste …. Comme quoi, on n'est jamais aussi bien trahi que par les siens !

Jaurès, non seulement « ne parlait pas comme vous » mais ne faisait pas non plus comme vous ! Son désintéressement était total et contrastait furieusement avec vos agissements, faire du fric, placer famille, maîtresses et amis, telles semblent être vos préoccupations du quotidien .
Un événement de taille marque le désintéressement sans ambiguïté de Jaurès, qui bien que pourtant personnellement très croyant, s'évertua tant et si bien en tribune à « bouffer du curé » qu'il prit une part très importante à la mise en place de la loi sur la séparation de l'église et de l’État en 1905.
Jaurès était, lui, marqué par le sceau du courage et de la fidélité à une ligne politique : celle du socialisme ! l’intérêt général primant toujours sur l’intérêt particulier. Jaurès disait : « la République, c'est le socialisme poussé jusqu’au bout », c'est dire s'il ne reconnaîtrait pas aujourd'hui ses enfants.

Nombre d'entre vous se plaisent à dire que Jaurès était fils d'un grand notable du Tarn, au destin tout tracé ... Foutaises ! Jaurès avait un don comme chacun d'entre nous et il eut la chance de pouvoir l'exploiter, orateur hors-pair dès le plus jeune âge, sa diction fit l'émerveillement d'un directeur d'école puis d'un commis de l'Etat qui le prirent sous son aile et lui garantirent les grandes études qu'il méritait.
L'époque était propice aux miracles et l’ascenseur social n'était pas en panne comme il l'est maintenant, Jaurès, le fils de « monsieur Tout-le-monde » devint émérite professeur de lettres et de philosophie. Que deviendrait un talent comme Jaurès dans la France d'aujourd'hui ?

Et comment aurait réagi le grand Jaurès, sinon en grand tribun, poing rageur, en vengeur de la classe laborieuse et des opprimés, quand en 1948, nos ancêtres mineurs furent arrêtés, déportés, dépouillés de leurs maigres biens, ou tués par l'acharnement d'un seul homme, ministre de l'intérieur et membre de la SFIO, du funeste nom de Jules Moch, qui envoya 60 000 CRS à l'assaut de 16 000 pauvres bougres, affamés par les lois Lacoste, harassés par un travail de forçat et dont il n'allait rester bientôt que la peau et les os.
Les quelques trop rares rescapés de ce tragique événement attendent toujours une hypothétique indemnisation et surtout une quelconque réhabilitation, qui malgré les Miterrand, Jospin, Hollande et consorts tardent décidément bien à venir. Et cela même si Mme Taubira souhaite que cela se fasse vite. Eh oui, depuis ton départ, Jaurès, les responsables du PS, habitués au cumul des mandats, aux ors de la République et au café de Flore ont bien changé, devenus grands obligés du patronat et du bourgeois, bourgeois eux-mêmes, se délectent même à se moquer des petites gens.
Alors, Jean, du haut de ma plus haute conscience de gauche, excuse les tous pour tout ce tapage médiatique qui s'est fait et continue à reposer en paix. Tu le mérites tant !

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